Enseignant-chercheur à l’Université de Toulon, Yann Ourmières utilise la connaissance des courants pour mieux comprendre, expliquer et prévoir la dérive des déchets. Engagé actuellement dans un projet de recherche au large des Îles d’or, l’océanographe prendra également part l’année prochaine à une expédition scientifique labellisée par le CNRS.
Début juin, la WWF publiait un rapport alarmant sur la présence de déchets plastiques en Méditerranée. Selon l’association, nous avons atteint « des niveaux records de pollution qui mettent en danger les espèces marines et la santé humaine ». La Méditerranée concentrerait 1,25 millions de fragments de microplastiques par km2, soit près de quatre fois plus que dans « l’île de plastique » du Pacifique Nord. En cause, une production et une consommation excessives, une mauvaise gestion des déchets et le tourisme de masse, qui font de la Méditerranée l’une des mers les plus polluées au monde par les plastiques.
Spécialisé dans la modélisation numérique océanique (représentation des courants, de la température et de la salinité de l’océan), Yann Ourmières, Maître de conférences à l’UFR Sciences et Techniques, chercheur au laboratoire MIO de l’Université de Toulon, utilise de manière récurrente depuis son précédent projet de recherche (CADOR) un système de bouées dérivantes permettant de suivre et de retracer le parcours des déchets plastiques. Ses travaux permettent ainsi de localiser leurs zones potentielles d’accumulation et d’échouages en Méditerranée, plus particulièrement à l’échelle de certaines plages varoises et des Îles d’or.
Dans le cadre d’un programme européen de coopération transfrontalière – dont le pôle MeDD de l’Université de Toulon est partenaire – l’enseignant-chercheur a adapté son système à l’étude du devenir des polluants dans la rade de Toulon et au large du parc national de Port-Cros. L’objectif étant d’étudier avec plus de précision l’impact anthropique sur la qualité de l’eau afin de concilier le développement portuaire avec la préservation des aires marines protégées limitrophes. Une équipe de Var-matin l’a suivi lors d’une de ses sorties en mer :